Depuis toujours, les artistes ont pressenti la fin des temps, en ont fait des toiles fascinantes, en même temps belles et angoissantes, d’autant plus angoissantes qu’elles étaient belles. Des visions grandioses pleines de ciel, de couleurs et de lumières, inspirées par l'Apocalypse, le monde d’ici-bas y apparaissait en pleine débâcle mais en même temps se profilait un avenir d’éternité dans le ciel radieux, ces temps ne doutaient encore de rien. La disparition de la terre n'était que le prélude à une pacifique montée de la Cité de Dieu. Je vois un même constat de la fin des temps dans le splendide travail de Virginie Bomans, une œuvre qui ne peut être niée à cause de sa force, de sa consonance, de son absolue cohérence. On pourrait d’abord penser à une sorte d’Apocalypse laïque, si, devant ses toiles, on ne sentait pas aussi fortement la présence subliminale d’une espèce de spiritualité sous-jacente. C’est en tout cas ce que j’y sens. Tout en sachant que, prise au miroir de la